Cette fois-ci sur les villes de Transylvanie.
Il y a un mois j'ai effectue avec l'Erasmus Social Network un voyage de trois jours a travers plusieurs villes de Transylvanie (trop court, parfois trop superficiel, avec une vue generale tout de meme). Au bout de ce voyage eprouvant, j'ai ete tres heureux de retrouver ma ville de Cluj-Napoca (oui, apres seulement deux semaines, je me sentais deja chez moi) car :
Les autres villes de Transylvanie ne sont pas aussi bien que la capitale de la region, je dois dire, il en ressort a la fois une admiration et un rejet.
Brasov, que dire de Brasov? Je l'ai trop peu visiter pour etablir un constat definitif... c'est une grande ville parfois plus moderne que Cluj-Napoca, entouree de la meme facon par des collines plus immenses (dont la fameuse ou au sommet trone le sigle "Brasov" a la maniere de Hollywood, imaginez un peu la ville superstar, hehe). Nous sommes alles dans un bar helas, bondes de filles surmaquillees, habillees de facon tres indecente, ou des serveuses peu aimables n'hesitent pas a pousser les gens dansant maladroitement sur la piste pour servir rapidement quelque verre ; voici une facon peu habile de decouvrir la ville. Il en reste un sentiment d'insatisfaction...
Une des collines de Brasov |
Sibiu : une des plus jolies villes de Roumanie. Le centre est entierement dedie au pietons, ce qui est tres utile. Comparee a Cluj-Napoca, elle est plus petite mais on y trouve quand meme des etudiants. La ville semble un peu "morte", c'est a dire trop tranquille. Pour la jeunesse il y a quand meme quelques bars pour oublier le silence... mais ceux qui aspirent a une vie meditative n'apprecieront-ils pas d'autant plus ce petit bijoux? C'est la ville la plus allemande de Transylvanie. Apres la population hongroise, c'est l'allemande qui se place en seconde position dans la region (taisons-nous pour l'instant sur le probleme des tziganes...).
Une grande place (Piata Mare, qui change des Piata Unirii de toutes les villes), entierement pietonne, harmonise la ville en son centre ; la place contigue permet d'offrir une vue sur les collines a l'horizon. De quoi rejouir tous les amoureux de la promenade sans pot d'echappement.
Piata Mare, Sibiu |
En ce qui concerne les plus petites villes, Sighisoara est encore conserve dans son vieux centre, ce qui donne un aspect medieval et pourquoi pas ville tres oriental, a l'ecart de toute influence de l'Ouest. On peut y visiter le chateau de Vlad Dracula, qui n'a rien a avoir avec Dracula lui-meme.
Vue du centre de Sighisoara |
Ouverture au 'vrai Dracula', de ce fait, dans la ville de Sinaia, la seule ville vraiment touristique de Transylvanie (et helas, qui me rappelle trop ces pays ou les touristes pullullent dans des boutiques inauthentiques), ou trone le fameux chateau idealise par le film de Hollywood. Dracula n'a jamais existe et ne reside que sous un residu de fantasme dans le cerveau des europeens! Dans les annes 70, les premiers touristes sont arrives au chateau et ont demande si c'etait celui de Dracula... les paysans, abassourdis, ne comprirent guere l'idiosyncrasie, mais a la vue de l'argent rapporte, ils reclamerent, finalement, le chateau du fameux Dracula! En fait, le chateau appartenait a plusieurs empereurs hongrois, a la reine Victoria, aboutissant a la megalomanie de Ceaucescu qui etablit quartier avec sa famille dans cette demeure manquant d'etre violee par la demesure...
Parmi les villes inutiles... Alba Iulia? Grand ville tres moderne mais ou reside l'ennui des passants qui ne savent que faire ; j'espere, toutefois, me tromper. Ensuite, non loin de Cluj, survient Hunedoara, une des villes les plus horribles au monde qui m'a ete donne de voir apres la ville de Xi-An. L'arrivee par le bus debute par des collines renversees par des machines a la recherche d'or, sans aucun brin d'herbe (on se croirait dans les paysages les plus terribles de Miyazaki), debouchant sur une ville ruinee par des batiments communistes, ou le pittoresque des belles filles se promenant entre ces memes blocs ne fait qu'a moitie rire... le seul interet de la ville reside dans son chateau destine a torturer les ottomans captures par l'Empire hongrois de l'epoque. Targu Mures, dans le cote delabre et menacant, n'est pas non plus epargne... un zoo traine dans le coin, a visiter pour ceux qui n'ont guere pitie a la vue des animaux enfermes. Bon je ne vais pas non plus medire sur cette ville qui recelle quelques bons coins ; a noter que c'est la ville la plus hongroise de Transylvanie meridionale.
Les collines devastees a proxomite de Hunedoara, prises en coup de vent depuis le bus. |
Par consequent, la Transylvanie exhibe ses caracteres heteroclytes aussi bien dans ses paysages, des collines desertes et sauvages aux contrees ou se construisent quelques residences (a l'instar de ce qu'on peut assister dans le Medoc...) ; que dans sa proprete, exemplaire dans les grandes villes, juxtaposant des champs couverts de dechets comme l'on en trouve en abondance dans les deserts tunisiens ; heteroclyte, du sourire d'un vieillard a la grimace d'une serveuse dans une pizzeria. Tout n'est pas tout rose en Roumanie, l'amertume cotoie l'ouverture d'esprit...
Helas ce fut un voyage un peu trop ephemere pour jouer les specialistes. Depuis, j'evite tout voyage en grand commite avec l'ESN (meme s'ils sont tres gentils), ou l'empire des mauvaises photographies tronent sur facebook. Je devrais revenir un jour a Brasov, a Sibiu... peut-etre l'annee prochaine?
Prochaine article sur l'autre Transylvanie : la Hongrie.