mardi 14 mai 2013

Quand la Transylvanie danse avec les hongrois.

Avant de venir a Cluj, on m'avait prevenu que la Transylvanie se divise entre les hongrois qui se considerent chez eux, et les roumains qui revendiquent leur patriotisme contre les hongrois. En fait, la realite est double : Cluj-Napoca, nonobstant son importante communaute hongroise, est entierement roumaine 'officiellement'. Mais des que l'on s'aventure dans la campagne, les choses deviennent differentes... EXPLICATION.

 Tout commence a l'office du tourisme, peu apres mon arrivee dans la capitale transylvaine. Je tombe sur un hongrois a qui je finis par dire au revoir en roumain, et qui me repond en hongrois. 'What?', dis-je, et il me repondit ainsi: 'I am hungarian. I live in Romania but I speak hungarian'. Je compris alors que les hongrois, malgre leur capacite a s'exprimer clairement en roumain, se refusent a parler ce langage au profit de leur propre langue afin d'affirmer leur patriotisme.  Cet exhibitionnisme patriotique est monnaie courante a Cluj, mais n'oublions pas que nous sommes bien dans une ville roumaine, etudiante, ou les hongrois sont obliges de se plier aux lois roumaines en compagnie des etudiants de toute l'Europe.

 Dans la campagne, tout devient different. Nous quittons la Roumanie officielle pour entrer dans le quotidien officieux des... hongrois exclusivement hongrois ! Entre Cluj et Oradea, a l'Ouest, la plupart des villages ne sont habites que par des hongrois. C'est pourquoi je partis trois fois en exploration dans deux villages (Stana et Jebuc, ou si vous preferez : Sztana et Zsoboc). Une fois dans ces villages, l'on comprend pourquoi les hongrois se considerent chez eux en Transylvanie.

Une maison très très styléE où un écrivain hongrois vivait il y a 150 ans

  Stana, petit village a trente minutes de marche de la station de train homonyme, perdue entre deux collines gardees par des chiens bergers (danger...), vit un quotidien exclusivement paysan, ou chaque maison possede sa ferme, son potager.  La premiere fois que j'y suis alle avec trois erasmus hongroises, certains habitants sortaient de leur maison pour nous parler dans leur langue (que je ne comprends pas...). Des enfants y habitent tout en allant a l'ecole du village voisin. Dans ce village, aucun restaurant, aucun supermarket, autrement dit tout est autonome sans touriste, et les villageois sont toujours surpris de voir des etrangers entrer dans l'enceinte de leur village, ou chaque maison est gardee par un chien - ainsi, des l'entree du village, c'est un concert d'aboiements qui vous accueille avant les salutations hongroises.

En arrivant à Stana

Jebuc est un plus grand village. La station de train est en ruine, mais une grande route, contrairement a Stana, permet d'y arriver sans danger. Jebuc est plus touristique- il y a une auberge pour les etrangers, un market ouvert a des heures improbables et meme une cantine. Ce village est exclusivement hongrois - encore, mais melange paysannerie et hongrois plus riches a la recherche d'une seconde residence. Le village offre sa propre ecole qui accueille des enfants hongrois de presque toute la Transylvanie et meme de Cluj-Napoca ; ainsi, pendant la semaine tous les enfants dorment au village et apprennent la politesse, le respect du village tout autant que les matieres intellectuelles (ou ils sont moins forts...). Jebuc fait cotoyer ainsi paysans a la retraite tout autant que des enfants qui ne cherchent qu'a s'amuser toute la journee, ce qui rend le village a la fois silencieux et vivant. Aucun reseau si ce n'est la presence de quelques ordinateurs. "Ici, on fait les choses a moitie", confie Imre, un hongrois professeur d'histoire au village. Avec un ami francais nous avons etabli contact avec Imre qui nous a conte les dessous de la vie au village. Selon Imre, Jebuc n'a pas change depuis 15 ans et jouit d'une tranquilite exceptionnelle. "People form Western Europe are too in a rush and want  to come back now from what they have reached. People from Transylvania want to go faster... but they won't, because in they heart they are too lazy (...) I like Jebuc because this is a quiet place where you don't have to worry. I don't want to live in Western Europe, I just like my job, going up to the hill, driking a glass of wine and see... nothing!".  
 Selon Imre, Cluj-Napoca est une ville ou les choses vont trop rapidement. Je lui ai donc conseille d'aller voir un peu du cote de la France, histoire de montrer que Cluj est une ville tres tranquille meme en comparaison avec Bordeaux.

La "station" de train de Jubuc.

Jubuc: une grande route qui cache une vie à l'ancienne.


 Il me reste encore beaucoup de villages hongrois à visiter. Ce sera l'an prochain, en compagnie d'erasmus hongrois de mon dortoir.

 Le prochain article traitera de nouveaux de la force hongroise, cette fois-ci en ville.
  

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